INTRODUCTION

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On entend bien souvent dire que l'Amérique est un jeune pays qui n'a que très peu d'histoire, que l'Amérique est dangereuse, que les gens sont égoïstes, que l'on peut se faire tuer de partout là-bas, qu'il n'y a pas de culture, etc.…etc...
Hé bien cette rubrique, que nous vous proposons, aura pour but de vous faire découvrir l'histoire de la country music au travers de ses différents styles, de ses multiples artistes, de sa culture et de ses mœurs, de son côté social et associal.
Car en effet, la country music représente très vite quelque chose de ringard aux novices, quelque chose de purement inintéressant, où le niveau intellectuel et musical de ses pratiquants atteint les racines des cactus.
Mais au cours de cette histoire, nous vous proposerons des albums de référence que vous pourrez vous procurer relativement aisément, et qui seront la meilleure preuve d'une qualité morale et musicale très présente dans la country music. Nous découvrirons un milieu parfois étrange, parfois extrême, mais où toujours ressort la passion de ses artistes. Et c'est cette même passion qui fait que la France, doucement, par le biais de gens passionnés et terriblement passionnants, se réveille et laisse paraître quelques notes de country par-ci par-là.
Alors n'hésitez pas à poser vos questions , et nous tâcherons de vous répondre et de vous guider vers la découverte de la country music.

Entre 30 et 40 000 avant Jésus Christ, c'est à ce moment que l'on peut supposer l'arrivée des premiers immigrants sur le sol américain. ( Ah bon ? pas beaucoup d'histoire l'Amérique ???) Ce serait des tribus venues d'Asie, notamment des chinois qui auraient mis les pieds au pays des indiens en passant par le détroit de Béring ( le physique et la taille des chinois semblent très proches des indiens d'Amériques). On aurait par ailleurs retrouvé des vestiges de drakkars vikings sur la cote ouest des Etats-Unis au Xème siècle, puis pour nous Français, on donne naissance à l'Amérique cinq siècles plus tard, au XVème, avec la soi-disant découverte de ce pays par Christophe Colomb. Mais on saute directement au XVIIIème siècle, avec l'arrivée des premiers colons anglais et irlandais qui se sont installés dans un massif montagneux de l'est des Etats Unis appelé " appalache ", en frayant leur chemin en défrichant.
(on saute au XVIIIème, car l'histoire des indiens n'est pas le centre du sujet, bien que très intéressante…).
Les Appalaches vont être le berceau de la country music, il paraît donc raisonnable de définir cette chaîne montagneuse. Elle se situe à environ 1000m d'altitude, est recouverte de forêts, et entrecoupée de sommets à 2000m.
Les Appalaches s'étendent sur environ six états :la Pennsylvanie, le Tennessee, le Kentucky, la Georgie, et les deux Virginies.
C'est avec ses premiers colons, et l'importation de leurs différentes cultures, de leurs différentes musiques, de leurs différents instruments que naîtra un des genres de musiques les plus vendus au monde actuellement ( bien que quasi-inconnu en France, …. ), où la qualité des musiciens n'a rien à envier à qui que ce soit, où la particularité des voix, des origines à nos jours est toujours présente, et qui génère une industrie commerciale gigantesque, où les stars sont plus célèbres que les acteurs de cinéma, où les ventes de disques battent tous les records jamais établis…
La country music est un genre, et de ce genre sont nés différents styles : le old time country, le western, le western swing, le honky-tonk, le bluegrass, le gospel, le rockabilly, le Nashville sound, le folk, la new country,etc…..
et ces différents styles se mélangeront au cours du temps avec d'autres genres de musique ( le jazz…), et donneront naissance à d'autres ( le rock'n'roll…).
Nous tâcherons donc au fur et à mesure de vous faire découvrir un style, avec des références discographiques, et pourquoi pas des livres.

N'oubliez pas que la country music est une musique qui a souffert, qui a traversé les temps et les époques tant bien que mal, qui a été reniée, qui a souvent permis aux Etats Unis de s'exprimer, de donner une opinion, qui a évolué avec les technologies, qui a gagné du terrain en Angleterre, Suisse, Allemagne, Espagne, Australie…et bien sur au Canada et maintenant, grâce aux associations de danses, aux groupes de musiques, aux magazines et fanzines, aux sites Internet et grâce à tous les passionnés qui font un travail de fourmi, on peut raisonnablement espérer que la France se réveille et accepte la country music comme paraît-il, elle accepte les différences…

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Nous avons vu que les premiers colons anglo-irlandais sont arrivés au XVIIIème siècle dans le massif des Appalaches. Ce n'est qu'au milieu du XIXème siècle que des compositeurs écrivirent sur partition des ballades venues des îles britanniques, arrangées et américanisées : soit en gardant la musique et en y rajoutant de nouvelles paroles, soit en modifiant les mélodies afin de les rendre plus simples et policées, soit en changeant et les paroles et la musique. Après avoir importé ces " Traditionnels " anglo-saxons, ces compositeurs vont y rajouter des ingrédients de leurs propres vies, de leur propres émotions nées sur le territoire Américain. C'est de cette façon qu'est né une sorte de folklore anglo-américain au cours du XIXème siècle. Puisqu'elle était écrite et donc mise en partitions, cette musique américaine était alors jouée de partout et exécutée dans les kiosques à musique des jardins publics, chantée dans les tavernes, jouée au piano dans les salons de la petite Bourgeoisie (est-ce cela qui donnera naissance au Rag Time ?) … Cette nouvelle forme de musique n'était alors plus réservée au milieu urbain, mais avançait dans les campagnes les plus profondes de l'Amérique. Et ce, à tel point que lorsque le compositeur Anglais Cecil J. Sharp (1859-1924) vint aux US pour y étudier les survivances de la musique anglaise, il fut bien déçu de constater la présence partout de cette musique américaine légère qui ne correspondait guère à ses attentes.
Mais bien obstiné qu'il fut, il décida d' " explorer " les massifs des Appalaches difficiles d'accès, mais où il pensait pouvoir trouver une musique folklorique non édulcorée par les airs à la mode. Et là, il ne sera pas déçu...

Nous avions vu que les premiers colons anglo-irlandais s'étaient installés vers la fin du XVIIIème dans le massif des Appa-laches. Pendant près d'un siècle, l'isolement de ces gens sera quasi total. Ils vivront de la chasse et de la pêche, n'ayant de contact avec l'extérieur que très rarement pour effectuer leur commerce de fourrures. La Bible leur servira de loi et de référence générale.
Petit à petit, des Eglises apparaîtront et qui serviront de lieu de rassemblement les Dimanches, puis des commerces, puis des habitations. Et c'est ainsi que se créeront les premiers villages. Mais toujours très isolé, le montagnard ne peut pas compter que sur ses propres ressources pour se distraire. Et la principale d'entre elles n'est autre que la mu-sique. En quittant l'Europe, le Britannique avait emporté, dans ses bagages, son violon, mais aussi la tradition du chant celtique et des hymnes des Eglises protestantes. Et c'est cela que découvrira notre explorateur Cecil J. Sharp en 1916 : une tradition intacte et quasi inaltérée. Il collecte environ 1700 ballades anglaises, écossaises et irlandaises qu'il annote et qui constitueront une documentation remarquable sur les "dé-buts" de la Country Music. Il découvre aux côtés de ces ballades inchangées, des paroles qu'il emprunte désormais à la vie des Appalaches.
Mais l 'Amérique s'industrialise très vite, et vers la fin du XIXème siècle, l'exploi-tation du charbon dans les Appalaches commence. Et pour cela il faut des routes, parfois des voies de chemin de fer. C'est ainsi que le massif s'ouvre à la civilisation. Si beaucoup de blancs arrivent, attirés par l'argent possible à se faire, il y a aussi de nombreux noirs qui fuient leur condition de vie (esclavage…). Et pour les habitants déjà en place, le choc culturel est énorme, car c'est la première fois qu'ils voient des Noirs. Ceux-ci amènent avec eux la guitare (qu'ils avaient eux-mêmes repris aux Vaqueros Mexicains). Mais cet instrument est difficile à fabriquer et coûteux. C'est ainsi qu'au début du XXème siècle se développe le banjo car il a l'avantage d'être facile à fabriquer et plus aisé à jouer. Il s'intègre en plus parfaitement à la fusion des Appalaches. La fin du XIXème et le début du XXème siècle voient une nouvelle vague d'immigrants arriver. Ils viennent d'Europe et amènent avec eux leur tradition : Italie (mandoline), Tchèque et Polonais (valses, polka…).

Parallèlement à tout cela, les îles Hawaii sont annexées par les Etats Unis en 1898, et attirent l'engouement des Américains pour ce territoire. Là subsiste une guitare introduite par les Mexicains en 1830, mais dont les Hawaiiens modifient le jeu : à plat sur les genoux en faisant glisser un tube de métal sur les cordes. Ce sont les spectacles hawaiiens qui sillonnent les Etats Unis depuis l'annexion en 1898 qui font découvrir aux Américains leur musique et cette nouvelle guitare (nouvelle façon aussi d'en jouer). Leur jeu est virtuose et rempli de swing, ce qui a pour effet de stupéfier les Amé- ricains. C'est en 1915 que les premiers enregistrements de musiciens hawaiiens sur le territoire américain se feront, et auront pour conséquence de devenir un élément obligé de la country music. Mais comment se faisait connaître la country music, et comment évoluait-elle? Une partie de la réponse se trouve dans les " tent shows ". Ce sont des théâtres ambulants qui circulent à travers tout le territoire à la fin du XIXème et au début du XXème siècle. Ces tournées de Vau-deville constituent souvent l'unique attraction du village visité, et attirent par conséquent une foule énorme. Et ce sont les chanteurs de Vaudevilles qui feront connaître (en partie) la country music aux endroits les plus reculés, ce qui aura aussi pour conséquence de démontrer aux habitants des Appalaches qu'ils peuvent vivre de leur talent musical. C'est sur ce modèle qu'apparaîtront bientôt les premiers "médecine shows", (spectacles ambulants qui ont pour but de vendre des remèdes douteux..) et qui présentent des artistes locaux. Peu à peu, certains de ces artistes acquièrent une certaine notoriété qui leur permet de s'exporter. C'est ainsi que naît une musique commerciale appelée alors "Hillbilly music" baptisée ainsi par Al Hopkins lorsque descendu de ses Appalaches pour enregistrer, le producteur Ralph Peer lui demande quel style de musique il joue, il répond: " we're just a bunch of hillbillies from north Carolina and Virginia. Call it anything you want". C'est ainsi qu'est né le terme de Hillbilly music, signifiant littéralement : musique de péquenots).

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Alors, pour ce qui est de la propagation de la musique aux Etats Unis, il faut savoir que tout a commencé avec le pho-nographe. Il a été commercialisé au début dans les régions urbaines des Etats Unis avant la première guerre mondiale. La production de disques était donc essentiellement tournée vers le public urbain du nord et avec la musique classique, les opéras et beaucoup d'airs à la mode. Puis la guerre se finit, et le niveau de vie augmente. Parallèlement, le coût de fabrication du phonographe se réduit et permet la fabrication en série de cet appareil, ce qui a pour conséquence d'augmenter les ventes, et donc les possibilités de diffusion de la musique.

Tout naturellement, en parallèle à l'évolution du phonographe, apparaissent des maisons de disques qui deviendront vite des Majors (grosses maisons de disques aux revenus puis-sants). Tout naturellement, ces maisons de disques vont rechercher de nouveaux marchés, de nouvelles musiques, et voyant le potentiel du Sud jugé prometteur avec la multiplication de styles musicaux, et des programmes que passent les radios locales, elles se tournent vers ces nouvelles possibilités (à savoir, en 1922, le Sud comptait déjà 500 stations de radios.).
Il faut savoir que ces émissions de radios étaient destinées essentiellement à un public rural, dont le niveau de vie ne cessait d'augmenter. Les émissions étaient souvent faites dans des hangars, des granges désaffectées..., et il n'était pas rare que le samedi soir les familles entières se réunissaient autour de la radio afin d'écouter les musiques, ce qui multipliait encore les possibilités d'atteindre l'auditoire. Et en effet, la demande d'obtenir les disques des artistes entendus à la radio se fait de plus en plus grande.
Et c'est fort de ce succès que deux de ces artistes qui avaient l'habitude de passer à la radio décident de tenter leur chance à New York en 1922. L'un s'appelle Eck Robertson (né en 1887 dans l'Arkansas), l'autre s'appelle Gilliland et est âgé de 74 ans (décrit par les journaux locaux comme un sacré tueur d'Indiens). Ils enregistrent les 30 juin et 1er juillet 1922. Ils gravent 6 titres : 2 duos de violons, 2 solos par Eck Robertson, et 2 morceaux de Robertson accompagné d'un pianiste de studio. C'est un an plus tard que la maison de disques (Victor) décide de les commercialiser sous forme de 78 tours. ( Sally Goodin et Arkansas Traveler ). Le disque porte la vague étiquette de : musique vocale et instrumentale. Contre toute attente, le succès est tout à fait conséquent, et notamment bien sûr dans le sud est appalachien.

Involontairement, Eck Robertson et Gilliland venaient de graver sur disque les premiers morceaux de country music.
C'est à la suite de leur succès que des découvreurs de talents partent dans le sud et enregistrent des centaines d'artistes, à l'aide de studios mobiles qu'ils installent dans des granges, des chambres d'hôtels, des boutiques de disques, ou bien avec l'aide de studios de radios locales. Le centre naturel de cette nouvelle activité allait vite être Nashville, seule ville d'importance dans le sud des Appalaches, et lieu de rencontres économiques, commerciales et musicales

Dès 1925, une station de radio de Nashville ( financée par une compagnie d'assurances ) présente un programme hebdomadaire sur la musique " Old time ". Mais cette émission va atteindre une extrême popularité avec le présentateur Georges D. Hay qui lui donnera le nom de " GRAND OLE OPRY ", du nom de l'émission qui suivait sur la musique classique). Le terme de Grand Ole Opry est définitivement resté lié à cette émission. Dès 1932, George D. Hay organise sous des chapiteaux des spectacles au modèle de l'émission de radio, et qui attirent alors des foules gigantesques. Et c'est en 1941 que le Grand Ole Opry emménage au RYMAN AUDITORIUM ( salle de théâtre ). C'est cette même année que le réseau national NBC rachète le réseau et diffuse l'émission à travers tous les Etats Unis. Au fur et à mesure du temps, le Grand Ole Opry devient une institution, et un passage obligatoire pour des musiciens qui vont ouvrir la voie au professionnalisme. Quelques uns de ces premiers professionnels enregistraient sans musiciens de studio, et dont l'oeuvre musicale est aujourd'hui incontestable, ont inspiré les générations suivantes. Ce sont entre autres Jimmie Rodgers, la Carter Family. ( Will the circle be unbroken ).

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C'est au cours du XIXème siècle que l'Ouest américain se peuple lentement, au prix de nombreuses batailles avec les Indiens, qui donnent bientôt naissance à de petites villes. Ces grands espaces sont surtout peuplés par les grands troupeaux de vaches que mènent les fameux Cow-boys. Sur place quelques journaux relatent la vie locale, en amplifiant les faits, et dont l'exactitude de ces derniers reste à prouver. Pourtant, c'est en vantant les mérites de l'Ouest que bientôt tous les Etats Unis, et même l'Europe entière se passionneront pour le FAR WEST. ( il faut savoir que nombre de ces journalistes étaient en fait et surtout des romanciers ...). C'est là que l'image romantique et fantastique du Cow-boy est née. Cette image s'impose bientôt avec force dans la littérature, le cinéma et aussi la musique. Bientôt, tout ce qui fait référence au Far West connaît un succès populaire.


Si pourtant la saga de l'ouest a bel et bien existé, la musique western, elle, avec les Cow boy chantants n'a eu que peu de temps pour se développer et donner naissance à un courant suffisamment important. La musique western, qui s'est véritablement constituée dans les années 1920-1930, s'est donc principalement appuyée sur l'authentique Cow boy chantant. C'est dans la solitude des Cow boys qui vivaient très durement et précairement, qui avaient toujours le risque d'un danger physique, qui ne dormaient pas assez, qui n'avaient aucune femme (Ca!!! . . . dur dur ), que naissent les chants de Cow boys. Ceux -ci sont basés à l'origine sur un poème écrit traitant de la vie de l'ouest et paru dans un journal local, puis chantés par un Cow boy sur un air du répertoire connu anglo-irlandais, qui transmet cela à ses compagnons, et qui eux mêmes, font de même .... En fait tous les thèmes étaient chantés sur les 4 ou 5 mêmes airs de base, sans accompagnement musical. ( l'instrument de musique était alors cher et difficile à se procurer et même à jouer). S'il y avait un instrument, ce pouvait être un violon emporté par un im-migrant européen, car la guitare ne fut introduite par les " Vaqueros " mexicains que vers 1910. Ces chants de Cow boy servaient surtout à rompre la monotonie de la solitude avec soi même, ce qui peut expliquer qu'aucun Cow boy ne fut réellement bon chanteur et bon musi-cien. Si on ajoute à cela que la période des grands troupeaux ne fut que très brève (1875-1900), on comprend que l'héritage musical ne peut être que très pauvre. Toutes ces ballades vont bientôt passer dans le répertoire de la country musique par le biais des Cow boys chantants du cinéma parlant. ( en moyenne 7 chansons par film ). Et c'est dans ces westerns que tournent de véritables Cow boys, qui font voir au monde la vie de l'ouest.

Mais si ces acteurs sont de vrais Cow boys, ce ne sont pas des comédiens, et bien souvent, on s'aperçoit du côté catastrophique de leur jeu. Et c'est pour masquer cela qu'en 1930, on décida de faire chanter plutôt que parler afin de cacher ces défauts d'élocutions le premier Cow boy. Le résultat est alors inattendu : le succès est considérable ( le film est The wagon master ). L'un de ses célèbres chanteurs n'est autre que GENE AUTRY, qui avait pris la place du Cow boy chantant dans un film, afin de cantonner ce dernier uniquement aux scènes de bagarres et d'actions. D'autres célèbres sont : ROY ROGERS du groupe SONS OF THE PIONERS, et PATSY MONTANTA avec le très célèbre " I want to be a cow boy sweetheart " en 1935. Mais dès 1945 avec l'évolution du cinéma, des technologies, et le besoin de renouveau, le style s'étouffe peu à peu, et c'est en 1955 que REX ALLEN devient le dernier cow boy chantant du cinéma avec le film : Down laredo way ).

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C'est dans les années 1930 qu'est né le western swing au Texas. Cet état était alors relativement peu peuplé. Mais le pétrole attire bientôt de nombreux arri-vants. Mais jusqu'alors, le Texas, état semi-désertique, était pourtant ouvert à toutes sortes de musiques, mais surtout influencé par le jazz de la nouvelle Orlé- ans, et la musique mexicaine. Il y avait pourtant le chant cow-boy et la tradition anglo-irlandaise, mais qui ne s'imposait pas vraiment.
Avec l'exploitation du pétrole, le Texas se peuple très fortement jusqu'à la fin des années 1920. Les nouveaux colons apportent avec eux la tradition de leur région, notamment celle des orchestres à cordes des Appalaches, ainsi que les réunions communautaires du samedi soir. Mais les Texans ont du mal à accepter la morale des Appalaches, et les danses où l'on ne se touche pas vraiment deviennent plus modernes et plus sensuelles. Ces réunions du samedi soir connaissent un rapide succès, à tel point que les salles trop petites, ne font que s'agrandir. A tel point que l'on entend bientôt quasiment plus les orchestres jouer ( rappelons qu'il n'y avait pas l'électrification à cette époque, et que tout se jouait en acoustique). Les orchestres s'agrandissent rapidement avec des cuivres comme à la nouvelle Orléans, d'une section rythmique basse/ batterie, et ensuite d'instruments électriques empruntés au blues et au jazz.
La musique texane des années 1930 ne sert surtout qu'à distraire et à faire danser, souvent sur des paroles absurdes et des jeux de mots " douteux. Mais par-dessus tout, cette musique dégage un swing irrésistible, d'où le nom qu'on lui a progressivement attribué. De nombreux artistes de western swing ont également joué dans des westerns cinématographiques.

L'un des pères fondateurs de ce style n'est autre que le célèbre violoniste BOB WILLS, grand ami du père de LEE ROY PARNELL. Mais il y eu aussi : MILTON BROWN, BILL BOYD, SPADE COOLEY Cependant, l'après-guerre sonne le déclin du western swing, avec l'arrivée des juke-boxes, plus rentables que les grands orchestres de western swing qui meurent doucement dans les années 1950.

Les bouleversements de l'après-guerre : les doutes, les interrogations, l'existence du sud rural prolétaire, l'incorporation massive des jeunes dans l'armée vont évidemment influencer la country music. L'innocence et la naïveté des thèmes des années 1930 laisse place progressivement à la nostalgie et à l'amertume. C'est ce qu'explique dans sa chanson TED DAFFAN avec " born to lose " qui devient un succès auprès des travailleurs sudistes. Ce morceau a été de nos jours superbement repris par leann rimes.

.Des sujets qui étaient jusque là tabous, interdits dans la country music font leurs apparitions : le divorce, l'alcool, l'infidelitè, le tabac, la vie dissolue… Mais la morale d'hier est trop proche pour ne pas laisser de traces, et cette nouvelle vie est vécue comme une trahison, une débauche. C'est ainsi que peu à peu, cette musique amère et désabusée et pessimiste devient prédominante dans la country. Le lieu central d'action de ces chansons sont les bars miteux, les " HONKY-TONK "

Après l'après-guerre, les grandes maisons de disques ont du mal à trouver les goûts musicaux de l'auditoire. Et c'est dans ce flou artistique, et alors que les coûts de productions et de fabrications de disques diminuent que des labels indépendants voient le jour. Ils essayent d'occuper des créneaux peu exploiter par les majors. Ces musiques sont souvent le résultat de brassage de population minoritaire, et c'est ainsi que de nouvelles compagnies indépendantes vont donner le jour au HONKY-TONK

Voici les quelques références discographiques que je vous conseille :
BOB WILLS & HIS TEXAS PLAYBOYS : coffret 4 CD chez proper records.
HOT CLUB OF COWTOWN : " swingin stamped ", " tall tales ", " devlish mary ", " ghost train".

The Time Jumpers "time jumpers"

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Les bouleversements de l'après-guerre, les doutes, les interrogations existentielles, l'existence du sud rural prolétaire, l'incorporation massive des jeunes dans l'armée….vont évidemment influencer la country music. L'innocence et la naïveté des thèmes des années 1930 laissent place progressivement à la nostalgie et à l'amertume. C'est ce qu'explique dans sa chanson TED DAFFAN avec " BORN TO LOSE " ( repris il y a peu par LEE ANN RIMES ) qui devient un succès auprès des travailleurs sudistes.

Des sujets qui étaient jusque là tabous dans la country music et sa morale font leur apparition :le divorce, l'alcool, les filles faciles, le tabac, la vie dissolue… Mais la morale d'hier est trop proche pour ne pas laisser de traces, et cette nouvelle vie est vécue comme une trahison, une débauche, voire même un acte satanique. C'est ainsi que peu à peu, cette nouvelle musique amère et désabusée et pessimiste devient prédominante dans la country music. Le meilleur endroit pour exprimer ce désarroi, et crier sa détresse sera les bars miteux : les HONKY TONK, où l'on boit de la bière, où les filles sont faciles….Le terme HONKY TONK ne représentera pas un style musical, mais plus un thème, bien qu'aujourd'hui, ce style de country représente quelque chose de bien précis. Après l'après-guerre, il devient difficile aux maisons de disques de trouver les goûts musicaux de son auditoire. Et alors que les coûts de fabrications du disque diminuent, des petits labels indépendants apparaissent en essayant d'occuper un crénau musical non exploité par les majors.Ces musiques seront souvent le résultat de brassage de populations minoritaires, et c'est ainsi que les nouvelles compagnies indépendantes et leur producteur vont créer le honky tonk.

 

Né vers les années 1940, le honky tonk a ses racines dans la grande crise de 1930 et dans le pessimisme predominant de cette décennie. Le honky tonk est le pro-longement logique de la country music dans son histoire. En fait, il succède au western swing au fur et à mesure que la formule des grands orchestres devient plus viable. La formation d'un groupe de honky tonk est souvent la même : un chanteur ( souvent guitariste ), une guitare électrique, un violon, un piano,une contrebasse, une batterie et une steel guitare qui devient un instrument prédominant à cette époque, et qui aujourd'hui encore reste un emblême de la country. Venu à l'origine du Texas, le honky tonk devient aussi la musique préférée des appalaches, ce qui est étonnant, puisque c'est la réunion d'un style moderne et d'un style nettement plus traditionnel. A la fin de la guerre, les groupes de Nashville s'inspirent énormément du style " jazz hot " qui vise à faire danser. C'est le mélange du style appalachien et de la musique de l'ouest : CARL SMITH, ERN-EST TUBB, MERLE TRAVIS, LEFTY FRIZZEL ( repris récemment par MERLE HAGGARD avec " if you got the money, i've got the time " qui date de 1950 ), TENESSE ERNIE FORD…..

Le honky tonk était vraiment le mixage de tous les styles de country d'avant- guerre, et a vue la synthèse de sa particularité au sommet avec un chanteur qui apparaissait comme un pur chanteur de honky tonk, et qui a influencé la plupart des musiciens actuels : HANK WILLIAMS

Ses chansons ont été reprises par tous les grands de la country music, mais aussi par des gens comme RAY CHAR-LES, ELVIS PRESLEY, TONY BENNET…)
Il est mort alcoolique à 29 ans alors qu'il était une superstar…
Le honky tonk connaît un succès commercial époustouflant, et les ventes atteignent des sommets. De nos jours encore, le honky tonk a toute sa place, et ce n'est pas des artistes comme HEATHER MYLES, ou bien même ALAN JACKSON sur bon nombre de ses morceaux qui contrediront cet état de fait.

ALBUMS A CONSEILLER :

MERLE HAGGARD et son hommage à LEFTY FRIZZEL,
L'ensemble de la discographie de HEATHER MYLES, avec notamment" highway & honky tonk ",
BRAD PAISLEY: tous ses albums
DWIGHT YOAKAM " tomorrow sound's today ",
ALAN JACKSON "Good Time"

RODNEY HAYDEN: tous ses albums

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Dans les années 1940-1950, le honky-tonk est triomphant, faisant l'unanimité. C'est en partie en réaction à cette "débauche morale et musicale " que Bill Monroe se présente comme le fervent défenseur de la tradition montagnarde et de l'old time music. Débutant dans les années 1930 mais n'émergent réel-lement que dans les années 1930/40, le Bluegrass est à son heure de gloire dans les années 1940 à 1950. Utilisant des instruments traditionnels acoustiques, Bill Monroe au doigté très rapide et Earl Scruggs développent la virtuosité du jeu ( notamment de la mandoline, mais aussi du banjo), et surtout ces fameuses harmonies vocales et une justesse du chant impressionnante.

La particularité du Bluegrass est la succession de solistes ( souvent virtuoses ) qui improvisent, choses reprises aux petites formations de jazz, mais avec les instruments typiques du Bluegrass : Mandoline, Guitare, Banjo, Contrebasse, Dobro, Violon.
Si le Bluegrass se veut réactionnaire vis à vis du honky-tonk ou du Western swing, il n'en est pas moins révolutionnaire dans le jeu et l'originalité.

Par ailleurs, le Bluegrass à pour objectif de redonner des morales et de stopper les exagérations du western swing puis du honky-tonk. Bill Monroe se veut un défenseur de la morale et de la tradition. Ce n'est pas pour rien qu'il se présente en scène avec un costume et un grand chapeau blanc.
De nos jours, et depuis (entre autres ) la bande originale du film " O'BROTHER ", le Bluegrass fait un retour en force impressionnant. Bien que depuis son invention il ne soit jamais disparu, les années 2000 montrent un intérêt croissant pour ce retour aux racines. En effet, quel bonheur d'écouter des artistes actuels se faire plaisir sur de la musique acoustique tel qu'il y a 60 à 70 ans en arrière, mais avec le son en plus, et souvent même, un niveau supérieur.

Ecouter donc Patty Loveless faire des prouesses vocales sur son album " Mountain soul " sorti en 2001, ou bien encore l'intégralité des discographies de Rhonda Vincent, Alison Krauss ( bien que mélangeant bluegrass et folk), The Lynn Morris band...

Plus étonnant, des artistes qui sortent de leur registre habituel et qui excellent dans un petit morceau Bluegrass : Garth Brooks avec " don't cross the river " sur son dernier album ( Scarecrow ), mais aussi Alan Jackson qui rend hommage à ZZ TOP sur le tribute " sharp dressed men " , et même Travis Tritt qui fait la seconde voix sur certains morceaux de l'album de Patty Loveless. La compilation " O'SISTER " ( oui oui, vous avez bien lu ! c'est un jeu de mots) vous fera découvrire les meilleures artistes Bluegrass Féminines d'aujourd'hui. Mais n'hésitez pas non plus à vous plongez à la rencontre des grands d'hier : Lester Flatt,Stanley Brothers….Sachez que le premier morceau enregistré par le king Elvis ne fut autre que " blue moon of kentucky " de Monroe et Scruggs.

ALBUMS A CONSEILLER :

RHONDA VINCENT: tous ses albums

SIERRA HULL "secrets"

RICKY SKAGGS: tous ses albums

CHERRYHOLMES: tous leurs albums.....

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Le bluegrass est toujours très présent aujourd'hui. Mais vint ensuite une grande période de retour au gospel ( retour assez logique puisque la mode était de revenir à la tradition ), et l'émergence du rockabilly puis du rock n'roll. Ces der-niers genres étaient diffusés de partout aux Etats-Unis, et c'est encore en réaction à cela que naquit le NASHVIL-LE SOUND. Afin de donner un son plus " propre " aux habitants des villes, et de s'éloigner d'un son trop " campagnard " , on recherchait à cette époque quelque chose de plus facile à entendre, une sorte de " easy listening ". Ceci, en tentant par ailleurs de rivaliser avec les grands crooners de l'époque : Frank Sinatra, Frankie Laine….Et c'est ainsi que sont nés les premiers " country crooners " , avec entre autres : Eddy Arnold.
Mais tout cela vient en partie du fait qu'un guitariste nommé Chet Atkins, virtuose de la guitare, repris en main le studio RCA à Nashville, et réunis tous ses amis afin de devenir quelques-uns des premiers musiciens de studio. Il devient par ailleurs le producteur d'Elvis Presley. La perfection du jeu, la virtuosité, l'influence jazz de ce personnage le rende incontournable. Il impose son style et sa marque : le Nashville sound avec ce son modelé, que l'on a souvent appelé " musique d'ascenseur " !. Les principaux acteurs en sont : Patsy Cline, Jim Reeves, Marty Robbins…. Des lors la country music est soumise à l'électro-choc du rockabilly et du Nashville sound, mais conserve un fond traditionnel qui fera résurgence dans les années 1960

C'est dans les années 1920/1930 que ce phénomène prend ses racines au sein de l'intelligentsia de New York. Ce courant de pensée défend les valeurs jugées fondamentales de l'Amérique : liberté, démocratie, autarcie culturelle et économique…Ce phénomène attire de nombreux countrymen : Woody Guthrie…
L'idéalisme de cette musique est défendu dans les universités du Nord. Le folk est une musique essentiellement acoustique qui devient un véritable moyen de contestation de la société existante. Ses porte-parole sont : Bob Dylan, Pete Seeger… Contradictoire, ce mouvement prend ses racines dans la tradition sudiste et de l'old time music qui prêchait une culture traditionaliste, conservatrice et ségrégationniste, ce qui est un paradoxe, puisque par ce biais, les Dylan et autres réactionnaires prônent l'antiraciste, l'idéologie progressiste… Mais ce que l'on peut dire, c'est que le folk boom a permis au Nord de s'ouvrir aux musiques du sud. C'est ainsi que l'old time music a resurgit, c'est le " old time revival " dans les années 1960, avec Doc Watson ; mais aussi le bluegrass avec le " Newgrass " . C'est une période qui manque d'identité .

C'est à la fin des années 1960 qu'en réaction au Nashville sound, et contre les crooners de la country pop des an-nées 1970 que nait ce mouvement. C'étaient des musiciens qui prétendaient faire leur propre country et être indépendant du monde de Nashville du point de vue de l'écriture, de la production et des arrangements de leur musique. Ce sont souvent des marginaux qui n'entrent plus dans les valeurs de la country, et qui bien souvent ont fait de la prison, ont été alcooliques…Ils intéressent souvent plus le monde du rock, des hippies…Les plus connues d'entre eux sont : Waylon Jen-nings, Willie Nelson, Kris Kristoferson… Bien qu'ils renient la country music de cette époque, ils n'hésitent pas à revendiquer leurs influences country…de cette même époque… Cela n'empêche pas un certain succès, mais idéologiquement peu précis…
Heureusement, on s'achemine vers une période magnifique : LA NEW COUNTRY

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Depuis le début des années 1980 et jusqu'à nos jours, la country music connaît un engouement considérable, devenant par là même, une industrie fort rentable et prospère. Si comme on a pu le voir, chaque période de 20/30 ans a vu naître un style de country nouveau, tout en laissant la place aux anciens, les années 80 marquent une nouvelle ère. En effet, il ne s'agit plus là, véritablement d'un nouveau style, bien que le côté country rock se fasse une place de plus en plus importante, mais d'une nouvelle façon de faire les choses.
Tous les styles de country ont été fait, maintenant, il s'agit d'élever le niveau musical, la qualité du son, etc…Un même artiste peu très bien faire du bluegrass, de la country rock, du honky-tonk, à l'exemple de Garth Brooks dans son album "scarecrow" qui réunit quasiment tous les styles de country existants. Cependant, un artiste peu aussi rester dans un style précis, tout comme Heather Myles pour le honky-tonk.
La new country est cette émer-gence de talents nouveaux qui petit à petit remplacent les stars de l'époque qui malheureusement disparaissent les une après les autres, et qui arrivent avec un talent et un niveau musical bien souvent supérieurs. C'est une période qui peut apparaître comme rassurante pour la pérennité de la country music, car elle démontre que malgré les mouvements des temps passés, la dureté qu'elle a subie et ses revers au cours de l'histoire, elle a toujours su réapparaître, et revenir sur le devant de la scène, plus forte que jamais. Depuis le début des années 1980, la country music s'est étendue au monde entier, et notamment en Australie, Suisse et Allemagne, mais malheureusement guère en France, bien que la tendance ait l'air de s'inverser…
Souvent critiquée par les Français, comme une musique facile et faite à la chaîne, on s'aperçoit vite que cela n'est pas le cas, et bien au contraire, la complexité de certains morceaux, de certaines productions laisserait rêveurs bien des jazzmen. La country music s'est beaucoup développée en France par le biais de l'époque folk des années 60/70, et bien souvent ces gens qui pensent connaître ce qu'est la country music parce qu'ils connaissent deux artistes et demi affirment que la New country est mauvaise.
Hé bien je dirai simplement : écoutez, vous verrez !!! D'Alan Jackson à Darryl Worley, en passant par Trick Pony, Randy Travis, Travis Tritt, Dixie Chicks….et dix mille autres, la New country atteint des sommets en qualité et en diversité.
Il est évident que vous trouverez l'artiste qui vous fera vibrer. Et encore on voit apparaître des " newcomers ", ces nouveaux artistes qui seront le relève de demain, et qui n'ont rien à envier à leurs pères : Joe Nichols, Kevin Denney…
La country music est aussi une façon de vivre. Il faut bien souvent faire l'effort d'aller au devant d'un nouvel artiste, d'écouter plusieurs fois un CD pour s'y baigner complètement.
Mais en France, il y a encore trop peu d'informations sur la country music, c'est aussi pourquoi il vous faut aussi faire l'effort de donner envie aux gens d'en écouter, de ne pas entrer dans les stéréotypes (country = vieille musique), et d'aller à la pêche aux infos, par le biais des sites internet existants en France, mais surtout aux USA (CMT.com par exemple), des fanzines, des concerts, des festivals, des clubs de line-dance, etc…La country music est une musique culturelle qui s'apprend. Cela demande des efforts, mais quel plaisir de savourer ces mélodies légendaires qui nous ont tous fait rêver un jour où l'autre, et qui nous feront rêver longtemps encore…En attendant, vous pourrez écouter les albums suivants : Garth Brooks "Scarecrow", Alan Jackson "Drive", Darryl Worley "I miss my friend", Alison Krauss " New favorite ",

Un grand merci à la FACM Chairman (French Association of Country Music) (http://facm.free.fr et http://directaartistsagency.com) pour leur autorisation d'utiliser la page histoire de leur site.


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